Lagarde ne meurt pas, mais se rend au FMI

Lagarde ne meurt pas, mais se rend au FMI

Mercredi 29 juin 2011, par André Bellon

La nomination de Christine Lagarde comme Directrice générale du FMI, le mardi 28 juin 2011, aurait pu apparaître banale. Après tout, celle-ci n’est qu’un grand commis chargé de mettre en œuvre une politique économique et financière dont les critères sont absolument intangibles.

Ce qui est extraordinaire, c’est le concert de louanges et de soutiens dont elle a bénéficié. De Nicolas Sarkozy à Martine Aubry, ce fut un véritable plébiscite.

On retrouve, dans cette nomination, la solidarité sans faille de toute la classe dirigeante, à gauche comme à droite, autour des principes principaux qui structurent le fonctionnement économique du monde. Tous les responsables français se sont unis autour de la supposée compétence de l’ex-ministre des finances, évoquant tout au plus pour la forme une affaire Tapie qui ne saurait troubler des enjeux si fondamentaux. La "compétence" n’est ici que l’expression de l’orthodoxie financière dont Mme Lagarde a toujours été l’une des gardiennes les plus zélées.

Mais de toutes parts, c’est le même refrain : voilà une victoire de la France ! C’est vrai qu’après Pascal Lamy, Jean-Claude Trichet, Dominique Strauss Kahn, la France n’en finit pas de remporter des « victoires ». Devant ce déferlement, il faut enfin dénoncer ceux qui n’évoquent l’intérêt national que lorsqu’il s’agit de défendre des politiques contraires à l’intérêt général.

Qu’importe, en effet, aux Français ? En fait, on voit là, une fois de plus, un petit milieu dirigeant qui se parle à lui-même, une oligarchie de responsables en nombre de plus en plus restreint qui étalent leurs certitudes et leurs supposés droits. Mais quand se préoccupent-ils d’autre chose que de leur propre perception du monde ? Certes, de temps en temps, ils affichent leur volonté d’élargir le pouvoir économique à d’autres pays, en particulier aux pays émergents. C’est pour mieux leur refuser l’entrée dans la cour des grands lorsque l’élection se profile.

Quant aux objectifs de ce fameux système mondialisé qui devait répandre paix et prospérité sur la planète, les pauvres Grecs seront les premiers à apprécier la force du renouveau.