En France, le droit de vote est un droit aussi sacré que précieux. Il n’est pas, juridiquement, une fonction qui serait déléguée par la Nation aux électeurs, avec l’obligation de la remplir car la souveraineté appartient au peuple dont chacune des composantes - les citoyens - sont détenteurs de ce droit, soit pour élire leurs représentants, soit pour participer directement, dans certains cas, à l’élaboration de la loi expression de la volonté générale.
Un droit ne s’exerce pas sous la contrainte et nul ne peut être contraint de l’exercer, par cela même qu’il est un "droit". Ainsi le droit de vote est attaché à la qualité de citoyen qui elle-même n’est pas une fonction.
Comme tous les autres droits reconnus aux citoyens - liberté d’association, liberté de se syndiquer, liberté de réunion, liberté d’expression, etc. - le droit de vote peut être exercé ou ne pas être exercé car il est indissolublement lié à la liberté et à l’égalité des citoyens entre eux. Et il ne saurait y avoir de "bons" ou de "mauvais" citoyens selon l’usage qu’ils font - ou ne font pas - de leur bulletin de vote car leur liberté politique - que ce soit sous la forme de la participation ou de l’abstention - doit être également protégée.
Rendre le droit de vote juridiquement obligatoire serait donc attenter à la liberté du citoyen, à sa liberté de conscience, à sa liberté de jugement qui consiste à apprécier l’enjeu de chaque scrutin pour se déterminer librement d’y prendre part ou de s’abstenir s’il ne se sent pas "représenté" par les hommes qui sollicitent son droit de suffrage.
Loin de devoir être superficiellement analysée comme de l’indifférence pour la chose publique, la désaffection pour les urnes de la part d’un nombre de plus en plus important de nos concitoyens a une très forte signification politique exprimant une prise de distance critique, bref une forme de "ras le bol", voire de mécontentement profond. C’est donc un signe, un geste politique, une forme de désaveu adressé à la classe politique - dans son ensemble - qui se partage le pouvoir depuis des décennies. Peut-être parce qu’elle gouverne à côté du peuple, malgré le peuple et souvent même contre le peuple...
Face à ce désaveu, la classe politique devrait procéder à son autocritique et pratiquer l’humilité et la sagesse en se remettant en question au lieu de faire "la leçon" au peuple souverain en le menaçant de la badine, ce qui est soit une forme d’inconscience soit une forme d’arrogance et de provocation.
M. François de Rugy et ses amis d’EELV - dont les contorsions et palinodies politiques récurrentes ne doivent pas nous faire oublier qu’ils appartiennent à une majorité politique qui n’est plus en phase avec ceux qui l’ont élue en mai-juin 2012 - seraient bien inspirés de retourner aux sources de la démocratie, et notamment au principe de notre République : "gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple".
Et de se rappeler enfin qu’ils tiennent leur mandat politique du peuple souverain dont ils ont si peur subitement au fur et à mesure qu’approche la très prochaine consultations électorale, sans parler des autres à venir !
Louis SAISI
En France, le droit de vote est un droit aussi sacré que précieux. Il n’est pas, juridiquement, une fonction qui serait déléguée par la Nation aux électeurs, avec l’obligation de la remplir car la souveraineté appartient au peuple dont chacune des composantes - les citoyens - sont détenteurs de ce droit, soit pour élire leurs représentants, soit pour participer directement, dans certains cas, à l’élaboration de la loi expression de la volonté générale.
Un droit ne s’exerce pas sous la contrainte et nul ne peut être contraint de l’exercer, par cela même qu’il est un "droit". Ainsi le droit de vote est attaché à la qualité de citoyen qui elle-même n’est pas une fonction.
Comme tous les autres droits reconnus aux citoyens - liberté d’association, liberté de se syndiquer, liberté de réunion, liberté d’expression, etc. - le droit de vote peut être exercé ou ne pas être exercé car il est indissolublement lié à la liberté et à l’égalité des citoyens entre eux. Et il ne saurait y avoir de "bons" ou de "mauvais" citoyens selon l’usage qu’ils font - ou ne font pas - de leur bulletin de vote car leur liberté politique - que ce soit sous la forme de la participation ou de l’abstention - doit être également protégée.
Rendre le droit de vote juridiquement obligatoire serait donc attenter à la liberté du citoyen, à sa liberté de conscience, à sa liberté de jugement qui consiste à apprécier l’enjeu de chaque scrutin pour se déterminer librement d’y prendre part ou de s’abstenir s’il ne se sent pas "représenté" par les hommes qui sollicitent son droit de suffrage.
Loin de devoir être superficiellement analysée comme de l’indifférence pour la chose publique, la désaffection pour les urnes de la part d’un nombre de plus en plus important de nos concitoyens a une très forte signification politique exprimant une prise de distance critique, bref une forme de "ras le bol", voire de mécontentement profond. C’est donc un signe, un geste politique, une forme de désaveu adressé à la classe politique - dans son ensemble - qui se partage le pouvoir depuis des décennies. Peut-être parce qu’elle gouverne à côté du peuple, malgré le peuple et souvent même contre le peuple...
Face à ce désaveu, la classe politique devrait procéder à son autocritique et pratiquer l’humilité et la sagesse en se remettant en question au lieu de faire "la leçon" au peuple souverain en le menaçant de la badine, ce qui est soit une forme d’inconscience soit une forme d’arrogance et de provocation.
M. François de Rugy et ses amis d’EELV - dont les contorsions et palinodies politiques récurrentes ne doivent pas nous faire oublier qu’ils appartiennent à une majorité politique qui n’est plus en phase avec ceux qui l’ont élue en mai-juin 2012 - seraient bien inspirés de retourner aux sources de la démocratie, et notamment au principe de notre République : "gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple".
Et de se rappeler enfin qu’ils tiennent leur mandat politique du peuple souverain dont ils ont si peur subitement au fur et à mesure qu’approche la très prochaine consultations électorale, sans parler des autres à venir !
Louis SAISI