Primaire socialiste. Et maintenant ?

Primaire socialiste. Et maintenant ?

Lundi 10 octobre 2011, par André Bellon

Devant le résultat de la primaire socialiste, le désarroi de nombreux analystes politiques est apparu pathétique. Le mot qu’ils utilisèrent le plus fréquemment au matin du 10 octobre fut « surprise ». Surprise justifiée, dirent tant d’entre eux, par le fait qu’ils ne connaissaient pas ce nouvel électorat. Car les analystes, voyez-vous, savent surtout proclamer, d’ailleurs avec ostentation, les secrets de Polichinelle. Et ce nouvel exercice échappait à leurs habituelles banalités.

Néanmoins, et même si la primaire s’apparentait parfois plus à un exercice de téléréalité qu’à un vrai débat contradictoire, elle a mis en lumière deux caractéristiques importantes. La première est que les français sont attachés à la vie politique lorsqu’ils considèrent qu’il y a un véritable enjeu et qu’ils pensent influencer le résultat. La seconde est la nette montée du rejet envers le discours insipide sur la mondialisation heureuse autant qu’inévitable. Ces nouveautés ont, bien évidemment, perturbé les commentaires des soi-disant experts politiques qui, habituellement, s’auto intoxiquent en croyant faire des analyses.

Là où le bât blesse, c’est le fait que le PS se retrouve curieusement porteur de ces nouveautés alors que son rôle naturel comme les positions habituelles de ses deux finalistes sont plutôt marqués par la conformité : conformité vis-à-vis du libre échange mondialisé ; conformité vis-à-vis de la construction européenne ; conformité vis-à-vis de l’acceptation des contraintes économiques et financières, même s’ils en critiquent le niveau exceptionnel auquel les porte le pouvoir actuel ; condamnation plus qu’insuffisante du passage en force du traité de Lisbonne. On peut donc craindre que ce souffle n’aboutisse qu’à donner un espoir que la règle du jeu politique se révèlera incapable à satisfaire, le PS –comme d’ailleurs l’UMP- ne restant uni que par la puissance du jeu institutionnel.

Ce qui est en cause, au-delà des futilités de l’immédiat, c’est bien la reconstruction du corps politique comme des institutions qui le soutiennent. Et cela, seul le peuple souverain est apte à le dessiner.