Doléance pour la sauvegarde du Musée des médailles et antiques

Doléance pour la sauvegarde du Musée des médailles et antiques

Jeudi 11 mars 2010, par Cercle de Guéret (Creuse)

Buste d’Attis portant le bonnet phrygien, IIe siècle ap. J.-C., Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France

Le plus ancien musée de France est menacé de disparition


Depuis plusieurs années, le musée du Cabinet des médailles et antiques est victime d’un manque de moyens criant (système de climatisation des vitrines en panne, éclairage défaillant…) et ne bénéficie d’aucune publicité ni signalétique, tout au plus de vieilles affiches défraichies qui subsistent autour du bâtiment. Malgré les réclamations du public, il n’y a plus de Guide du Musée disponible... Mais le coup de grâce va lui être porté par le projet de rénovation du quadrilatère de la BnF Richelieu s’il est mené tel quel à son terme. Le projet prévoit en effet la disparition de « l’entité Musée » et de ses salles d’exposition, et la mise en réserves des 1.500 œuvres actuellement exposées (sur 550.000), auxquelles le grand public n’aurait désormais plus accès. Sous quel prétexte ? On ne le dit pas.

Le projet de rénovation d’ensemble du quadrilatère Richelieu révèle par ailleurs des insuffisances. La galerie Mazarine, où seraient installées une dizaine d’œuvres, et qui est présentée par la direction comme un substitut au Musée, est prévue dans les plans de l’architecte Bruno Gaudin comme une voie de circulation, non comme un musée (dont l’espace serait de toute façon insuffisant pour accueillir toutes les œuvres). Le coût d’un aménagement muséal de cette galerie dite pompeusement « Galerie des trésors » n’est de toute façon pas inclus dans le budget du projet Richelieu.

D’autre part, la Salle ovale, de l’architecte Jean-Louis Pascal, a été présentée comme le cœur du projet et sa mise en valeur est supposée justifier la disparition de l’escalier d’honneur... de Pascal ! Pourtant, à ce jour, aucun contenu ne semble avoir été prévu pour cette salle de 1.000 m2, malgré le manque de place dont se plaignent tous les départements de la BnF – Richelieu. Ne serait-ce pas un lieu possible pour le musée ? D’autres solutions sont envisageables, à commencer par le maintien du Musée dans son emprise actuelle, à savoir la majestueuse salle des colonnes, conçue à cet effet par Pascal, la salle dite du Grand Camée, la salle de Luynes, et moyennant des aménagements, le salon Louis XV. Mais la direction de la BnF a décidé de réserver la salle des colonnes à un autre usage, non encore défini...

Sans même compter avec l’obligation juridique d’exposition liée à une partie des collections (par exemple, la donation du duc de Luynes : 1.000 œuvres, la donation Janzé...), les personnes sincèrement attachées à la préservation et à la mise en valeur du patrimoine ne peuvent se résoudre à la disparition du Musée des médailles et antiques et au saccage de l’œuvre d’un grand architecte.

À la veille du début de travaux très coûteux pour le contribuable, il est inquiétant de constater les flottements, contradictions et vides persistants du projet. Ce qui devait être la rénovation du quadrilatère Richelieu semble en voie de reproduire les errements dans la conception du bâtiment de Tolbiac – dont le fonctionnement engloutit quelque 10 % du budget du Ministère de la Culture – et ses immenses halls surnuméraires dont on ne sait que faire. Comme si la BnF était condamnée à répéter en boucle le même scénario.

Doléance des Citoyen(ne)s regroupés au sein de l’Association pour la sauvegarde du Musée des médailles et antiques.

Voir en ligne : Sur le web : Association pour la sauvegarde du Musée des médailles et antiques.