Quand la Grèce va fondre

Quand la Grèce va fondre

Mardi 16 février 2010, par Didier

Comme le répondait de manière concise, mais cependant adéquate, un travailleur interrogé il y a quelques semaines à la TV, pour donner son avis sur l’Union européenne : "Une belle merde".

Ainsi, l’Union, pour "aider" la Grèce, va s’inspirer des méthodes et de " l’expertise technique du FMI"

Sautant sur l’occasion, le directeur général adjoint du FMI, John Lipsky, adjoint de Dominique Strauss-Khan, à la recherche de nouvelles victimes, a déclaré que le FMI souhaitait venir en aide à la Grèce de la manière la plus appropriée. Christine Lagarde s’y oppose mais, et c’est finalement çà qui est important, les méthodes restent : le conflit ne porte que sur les acteurs, pas sur la stratégie de mise en conformité de la Grèce avec l’Internationale capitaliste.

Cette mise sous tutelle de la Grèce va trouver soutien auprès des "socialistes", les romantiques pro-européens, à commencer par le gouvernement grec.
Chez nous, Pierre Moscovici voit dans la crise grecque une occasion d’aller plus loin dans le mur. ( http://www.francesoir.fr/politique/2010/02/12/crise-grece-moscovici.html )

Bien sûr, il est demandé aux grecs de se serrer la ceinture. Bien sûr, les marchés se rassurent. Comme l’avait pressenti Jean-Marc Daniel le 21 décembre 2009 :

" Mais nous pouvons donner un conseil pratique à tous les investisseurs : précipitez-vous sur la dette grecque. C’est en effet le moyen d’avoir de l’euro à un taux de 260 points de base au-dessus de ce que rapporte la dette allemande… D’ailleurs, dans les périodes de forte hausse du prix du pétrole, les Russes ne s’y trompent pas : ils placent leurs excédents en dette grecque. Ce faisant, ils manifestent leur solidarité orthodoxe tout en bénéficiant d’une rémunération confortable."

Que font les mouvements sociaux en Grèce ? Ils manifestent pour défendre leurs emplois, leurs salaires, leurs retraites, leurs hôpitaux, bref pour défendre tout ce que leur gouvernement a promis de détruire pour se conformer au capitalisme mondial promu et réalisé par l’Union européenne et les Etats.

Que feront les mouvements sociaux dans les autres pays de l’Europe ? Il est trop tôt probablement pour le dire. Sauront-ils proposer aux grecs de désobéir à l’Union européenne, sauront-ils leur dire : nous aussi, nous voulons défendre les mêmes choses que vous ; nous aussi, nous n’acceptons pas la mise sous tutelle, sortons-en ensemble, bâtissons un autre avenir !